Écrit par Khader MOULFI
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18 Mai 2006
BAYROU un hibou chelou face à des Harkis ébahis !!!
A force de faire des tours incessants avec sa tête, le président de l’UDF nous fait perdre la nôtre !!!
"oui mééeu si je dis que je suis pour les harkis, les beurs ne vont pas voter pour moi et comment je serais président de la république ?".
François BAYROU, le très sympathique « homme au milieu » (immortalisé par les guignols de l’info), est-il en train de devenir « schizophrène » à force de changer, d’opinion, selon le sens du vent ?
En l’espèce, nous avions connu, un BAYROU, un peu plus pro-harkis, par le passé, notamment, lors de ma participation, très active et significative, à la rédaction de la « proposition de loi dite VERCAMER » (député UDF du Nord), nonobstant son refus, rétroactif et parjure, à notre égard, de déposer, en finalité, ladite proposition de loi dans leur niche parlementaire.
Il convient de rappeler que cette proposition de loi stipulait, dans son article 1er, que : « Les programmes d’histoire de l’enseignement secondaire prévoient un enseignement sur la guerre d’Algérie qui relate la part prise par les soldats harkis au sein de l’armée française ».
Or et malgré l’absence de la signature, de M. BAYROU, sur cette « soumission législative », de Francis VERCAMER, on comprend, très mal, que le président de l’UDF ait pu, par la suite, entrer en « croisade », contre l’alinéa 2 de l’article 4 relatif à la Loi du 23 février 2005 (déclassé par le gnome despotique Ziziz BOUTEFLIKA via son porte-voix Jacques CHIRAC), sans faire aucun discernement entre la partie « colonisation » et la partie « anciens combattants » (incluant les harkis).
Lors des « Journées de Clermont » organisées, par AJIR France pour les Harkis, les 12 et 13 mai derniers, François BAYROU n’a cessé de se contredire, dans son analyse sur le « rôle », des politiques, dans l’écriture de l’Histoire, jusqu’à nous faire des « comparaisons ubuesques » avec des temps très anciens.
Interrogé, par un pied-noir, sur la « loi TAUBIRA » requérant, elle-aussi, l’enseignement de l’Histoire, le Sieur BAYROU a répondu, initialement, ne pas l’avoir votée. Puis, il nous a indiqués le contraire quelques minutes plus tard en disant que : « Il était fier d’avoir condamné l’esclavage en soutenant cette loi », ce qui est un minimum ( ?).
Mais, le chef de l’UDF était hors-sujet puisque l’objet réel, de la question susvisée, était de savoir pourquoi dans un cas (l’esclavage), le politique écrit l’Histoire et pas dans l’autre (le fameux 2 poids 2 mesures) ? Mais, aucunement, de remettre en cause la qualification naturelle de "crime contre l'humanité" à propos de l'esclavage d'hier et d'aujourd'hui.
Le summum, de l’absurde politicien, fut atteint quand un RONA l’interpella, sur le « génocide harki » et, M. BAYROU réfuta, la notion de génocide, en se référant à la sémantique, de ce mot (genos = race en grec et cide = tuer), pour rejeter, catégoriquement, cette « qualification pénale », tout en alléguant, implicitement, que : « des arabes qui tuent des autres arabes ne sont pas des génocideurs » !!!
Excédé, je pris la parole (sans micro), en précisant que le « génocide » ne pouvait se rapporter, à des éléments de race, puisque les « races humaines » n’existent pas (seuls les nazis avaient élaboré leur idéologie en fonction de la race et de ses hiérarchies) mais, exclusivement, à des groupes ethniques, religieux et/ou révélés par des critères arbitraires. Et, M. BAYROU me lança : « je suis agrégé et je sais de quoi je parle » (sans connaître mon cursus et celui des autres participants comme si le seul fait d’être RONA faisait de nous des analphabètes incultes par définition, bonjour les préjugés !).
Néanmoins, M. BAYROU se trompe, grossièrement, d’une part, en se référant à la définition du dictionnaire : « Génocide. Nom masculin. Extermination systématique d’un groupe ethnique – Par extension. Extermination d’un groupe important de personnes » (150000 harkis exterminés ça peut le faire, non ?).
D’autre part, l’article 211-1 et suivants du Code Pénal énonce que : « Constitue un génocide le fait, en exécution d’un plan concerté tendant à la destruction totale ou partielle d’un groupe national, ethnique, racial ou religieux ou d’un groupe déterminé à partir de tout autre critère arbitraire, de commettre ou de faire commettre, à l’encontre de membres de ce groupe, l’un des actes suivants : atteinte volontaire à la vie, atteinte grave à l’intégrité physique ou psychique, soumission à des conditions d’existence de nature à entraîner la destruction totale ou partielle du groupe, mesures visant à entraver les naissances, transfert forcé d’enfants. Le génocide est puni de la réclusion criminelle à perpétuité. Les deux premiers alinéas de l’article 132-23 relatif à la période de sûreté sont applicables au crime prévu par le présent article ».
Dans ce contexte et si d’aventure on excluait, les harkis, de tout génocide perpétré, par le FLN et les marsiens, que devrait-on penser des autres massacres de masse reconnus, officiellement, par la France ?
J’ai, toujours, eu une position très claire, en refusant de hiérarchiser, les crimes contre l’humanité et/ou assimilés, en me montrant hostile à l’abrogation, des autres lois dites mémorielles (lois GAYSSOT, TAUBIRA, celle reconnaissant le génocide arménien), ce qui m’a valu plusieurs publications, entre-autres, dans la presse arménienne mais, il serait temps, également, de se plonger au cœur du « drame harki ».
Et, j’invite, en conséquence, M. BAYROU à mieux connaître certaines « pages sombres et occultées », de l’Histoire de France, à l’instar du « drame harki » qui lui sont, pourtant, plus contemporaines que Henri IV ou Saint-Louis.
Enfin et pour sa décharge, saluons, cependant, le courage indéniable, de François BAYROU, pour avoir été le seul leader national d’un parti politique à s’être rendu, aux journées de Clermont, en se rappelant que Hamlaoui MEKACHERA, Ministre délégué aux Anciens Combattants s’est, pour sa part, « dégonflé ».
Khader MOULFI
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